Mort subite du sportif
La mort subite du sportif est principalement due à un trouble grave du rythme cardiaque à type de fibrillation ventriculaire. Elle touche presque exclusivement des sujets masculins, au cours de compétitions ou d'activités sportives de loisirs. La presse rapporte régulièrement des cas de sportifs professionnels ayant présenté un arrêt cardiaque sur le terrain, notamment au cours de matchs de football mais la plupart des sports sont également concernés. Le rôle de substances dopantes pouvant avoir des effets indésirables cardiovasculaires est parfois évoqué sans preuve à l’appui. Notons que dans l’immense majorité des cas l’issue a été fatale du fait de la méconnaissance des gestes de premiers secours au sein de la population générale et du délai de mise en place du défibrillateur.
La mort subite du sujet jeune peut être liée à une pathologie congénitale méconnue, notamment une malformation cardiaque touchant les artères coronaires ou les ventricules (cardiomyopathie hypertrophique, dysplasie ventriculaire droite arythmogène). Certains syndromes congénitaux sont susceptibles de provoquer des troubles graves de l’excitabilité cardiaque avec risque de mort subite : syndromes de Wolff-Parkinson-White, de Brugada, du QT long. Après 35 ans, une pathologie coronaire athéromateuse est également évoquée. Signalons qu’une fibrillation ventriculaire sur cœur sain peut être provoquée par un choc brutal sur la poitrine au niveau de l’aire cardiaque (commotio cordis), notamment par une balle de baseball ou un palet de hockey. Le dépistage des sujets à risque fait l’objet de recommandations publiées par les sociétés de cardiologie mais ces recommandations concernent les sports de compétition dits de « haut niveau ». En ce qui concerne les sportifs amateurs, le dépistage repose avant tout sur l’interrogatoire (recherche de cas familiaux de mort subite ou de pathologie cardiovasculaire congénitale, recherche d’épisodes inexpliqués de douleur thoracique, de syncope, de palpitations ou de dyspnée) et l’examen clinique. L’électrocardiogramme, éventuellement complété par un holter et une échocardiographie, devrait être d’indication large au moindre doute.
Bien que l’arrêt cardiaque survienne le plus souvent devant un grand nombre de témoins, seul un petit nombre de patients bénéficient d'une réanimation immédiate et appropriée. Le massage cardiaque doit être mis en œuvre dans les toutes premières minutes suivant l’arrêt circulatoire, avec mise en place d’un défibrillateur automatique dans les plus brefs délais. Les défibrillateurs mis à disposition du grand public sont généralement des Défibrillateurs Entièrement
Automatiques (DEA). Il existe plusieurs applications pour smartphones permettant de trouver le défibrillateur le plus proche. Ces appareils procèdent automatiquement au diagnostic du trouble du rythme cardiaque et à la délivrance du choc électrique si celui-ci est indiqué. Ils sont utilisables par toute personne même inexpérimentée : une fois l'appareil mis en fonction, l’utilisateur suit simplement les instructions vocales. Personne ne doit toucher la victime pendant l'analyse du rythme cardiaque et la délivrance des chocs, le massage cardiaque étant provisoirement interrompu. Si aucun choc n'est indiqué, le sauveteur continue la réanimation cardiopulmonaire en attendant les Sapeurs-Pompiers et le SAMU (112)